"Kant bro, kant giz" (proverbe breton, "cent pays, cent modes").
...petits bijoux de notre architecture, ces fontaines ont toutes un "petit quelque chose", qui ne peut laisser le visiteur indifférent...
Ici encore, chaque région a son style, ses particularismes liés aux traditions locales, à la ferveur religieuse, aux matériaux, et à biens d'autres paramètres.
A l'enclos comme à la chapelle, est fréquemment associée une source, aux eaux de laquelle on attribue encore aujourd'hui des vertus miraculeuses.
Les croyances paiennes héritées de nos ancêtres celtes qui vénéraient les sources, se perpétuent encore ici sous une forme christianisée.
L'Église et ses évêques ont du s'adapter bon gré mal gré, et les Saints ont pris la relève des druides (maîtres de l'eau et du feu)...
Pures ou polluées par les nitrates, les eaux sacrées soignent toujours aussi bien les fièvres, les furoncles, l'eczéma, la rougeole, les coliques,
atténuent ici la surdité, là la malvoyance, favorisent la fécondité, protègent les animaux...(dixit Mamm-gozh)
A St-Samson en Plougasnou (29), c'est au chevet de la chapelle que sourd la source,
à St-Adrien près de Baud (56), c'est dans l'église même,
à Tressignaux (22) la source est captée par un puits situé sur le placitre, devant l'entrée de la chapelle,
à St-Servais (22) la fontaine vient s'accoler à l'église, faisant partie intégrante de celle-ci à la manière d'une petite chapelle,
à ND de Lorette en Irvillac (29), elle borne le placitre, évoque une porte triomphale et supporte fièrement le calvaire...
Ceinte d'un petit muret de pierres, on accède à la fontaine en franchissant généralement un petit échalier qui rappelle son caractère sacré, la source étant elle-même protégée par un petit édifice couvert abritant souvent une statue, à la manière d'un oratoire.
Cette configuration caractéristique était fréquemment utilisée, pour rappeler la dépendance de la fontaine à l'enclos voisin.
Photos de l'auteur, Copyright©2005-VB'Breizh